Garouk, comme nous l’appelions entre nous, restera bien sur le modèle de l’homme exceptionnel, scientifique d’une culture exemplaire, pourtant grand aventurier et compagnon de terrain formidable. Son insatiable désir de percer le secret des volcans, son énergie farouche à comprendre la nature, mais aussi à l’expliquer à son entourage, n’a cessé de nous enthousiasmer.

Nous admirions en lui, non seulement le volcanologue, mais aussi le sportif, l’homme droit et curieux de toute chose : son intégrité, ses compétences, ses convictions étaient pour nous, qui le connaissions bien, au dessus de tout soupçon.

Notre affection pour lui est restée sans faille, même si la rigueur et l’intransigeance qu’il s’imposait à lui-même et exigeait des autres pouvait paraître un peu sévère.

Nous nous sommes souvent interrogés pourquoi notre pays n’était pas plus fier de compter dans ses rangs cet homme dont la simplicité était à l’image de sa valeur scientifique.

Face aux moyens de pression, Tazieff est resté particulièrement combatif, même si parfois il a pu être victime de cet adage : "celui qui dit la vérité doit être exécuté".

Notre regret de sa disparition est immense, d’autant qu’il était le dernier d’une lignée de chevaliers de l’aventure, à l’époque où la terre gardait encore quelques énigmes et ou une certaine éthique subsistait.